Le best-of orwellien des JO

Le 13 août 2012

Quand il s'agit de veiller aux (gros) intérêts de la plus grosse manifestation sportive, le CIO fait preuve de diligence et d'efficacité, et parfois d'un sens du ridicule poussé. Nous avons sélectionné une quinzaine d'anecdotes illustrant cette dérive relatées durant les épreuves.

JO 2012 © : cauchemar cyberpunk

JO 2012 © : cauchemar cyberpunk

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Vu le contexte d’ensemble, on s’y attendait : les Jeux olympiques mettent en Å“uvre un dispositif qui consacre une vision hyperbolique de la sécurité et une emprise de la propriété intellectuelle, au profit du secteur privé et pour le plus grand malheur des biens communs. De nombreuses anecdotes illustrent ce dérapage orwellien dont nous avons rassemblé un bel échantillon sur une timeline.

Nombreuses, mais pas tant que cela, au regard de la rigidité du cadre qui laissait augurer de rappels à l’ordre bien plus fréquents. Comme si le public avait intégré ce carcan et s’y pliait de façon inconsciente. Ou que sur le terrain, les folles ambitions de contrôle se soient révélées impossibles à mettre en Å“uvre. Certains diront aussi que les médias ont dans l’ensemble surtout mis l’accent sur l’aspect sportif, événement exceptionnel oblige. De même, l’impressionnant arsenal sécuritaire – quatre agents de sécurité pour un sportif -, n’a pas particulièrement fait parler de lui par ses contre-exploits.

Sur la quinzaine d’histoires, il est notable que les réseaux sociaux, en l’occurrence Twitter, reviennent souvent. Réseau de l’immédiateté par excellence, Twitter a noué à l’occasion des Jeux un partenariat avec la chaine américaine NBC, qui l’a amené à mettre à mal son image de soutien de la liberté d’expression construite entre autres lors des révolutions arabes. La suspension du compte d’un journaliste en est l’exemple le plus frappant. Sans compter qu’un réseau centralisé peut facilement être censuré…

Dans l’intérêt intéressé de la compétition

Interrogé à ce sujet, le président du CIO Jacques Rogge avait justifié :

Nous devons protéger nos sponsors car… sans sponsors, il n’y a pas de Jeux.

IP-Watch rapporte que la valeur de la marque “JO” est estimée à 30.8 milliards de livres, soit 134 fois le montant de celle de la Banque nationale de Grèce. Quant aux sommes payées pour des infractions, elles sont estimées à 1,9 millions d’euros de dédommagement et 6,55 millions d’euros d’amendes pour 1 128 cas relevés pour les Jeux de Beijing de 2004 à 2006.

À poils !

Un internaute nous suggérait de mettre fin ainsi à cette surenchère :

On peut rêver… le temps d’un happening d’athlètes en colère contre la disparition de l’idéal porté par le baron Pierre de Coubertin.

Avec l’aide curationnelle de Calimaq, notre chroniqueur spécialiste ès #copyrightmadness, qui a consacré un pearltree au sujet, Pierre Alonso, @nabellaleen. Les dates correspondent à la date de publication des articles-sources, ce qui était le plus simple, et nous nous sommes restreints aux histoires glanées pendant les JO, du 27 au 12 août.

Image CC Flickr by Feral78

À (re)voir aussi, notre infographie commentée sur l’arsenal sécuritaire des JO.

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